Le lys au milieu des épines — CdC 2:1,2

Briem Christian

Gottes kostbare Gedanken, p.83-89


1 - [Les rachetés, l’épouse, placés comme des lys dans le cœur du Seigneur]

2 - [Les rachetés dans le monde comme des lys parmi les épines]

3 - [Ne pas se laisser envahir par les épines]


1 - [Les rachetés, l’épouse, placés comme des lys dans le cœur du Seigneur]

« Je suis le narcisse de Saron, le lys des vallées.

Comme le lys entre les épines, telle est mon amie entre les filles » (CdC = Cantique des cantiques 2:1,2).


QUI EST-IL CELUI qui se décrit en de pareils termes : « Je suis le narcisse de Saron, le lys des vallées » ? Est-ce Christ, l’époux ! Beaucoup ont cherché une figure de Lui dans le lys des vallées. Mais cela ne fait que révéler à quel point nous lisons souvent l’Écriture de manière superficielle et ne faisons pas assez attention au contexte. Non, c’est l’épouse qui dit cela d’elle-même — l’épouse qui représente Israël une fois restauré. Par analogie, on peut aussi appliquer cette image à l’Assemblée, l’épouse céleste du Seigneur. Mais alors, ne peut-on pas objecter que c’est de l’orgueil de la part des rachetés que de parler d’eux-mêmes de cette manière ?

Oh non, c’est la libre grâce de Dieu en Christ Jésus, qui nous a élevés à une telle position ! Il ne s’agit pas ici de savoir ce que nous sommes par nature. Nous étions tout sauf un narcisse ou un lys. Il ne s’agit pas non plus de nos mérites. Nous ne méritions rien d’autre que d’être jetés dans les ténèbres du dehors. Il s’agit plutôt de Dieu lui-même et de la grandeur de Sa grâce qui a opéré envers nous.

Dis, est-ce de la présomption que d’accepter avec une foi enfantine ce que Dieu nous a donné en Jésus Christ par une grâce libre et souveraine ? N’est-ce pas plutôt de l’orgueil que de vouloir ajouter, par ses propres efforts, quelque chose à ce qu’Il a accompli selon Son propre cœur ? Mais reconnaître et apprécier la place que le croyant occupe désormais dans le cœur de son Seigneur et Rédempteur, en raison de l’offrande du corps de Jésus Christ (Héb. 10:10) faite une fois pour toutes, n’est nullement de la présomption ou de la prétention. Quand l’épouse dit au ch. 7 v. 10 : « Je suis à mon bien-aimé, et Son désir se porte vers moi » (cf dans le même sens 2:16 et 6:3), c’est plutôt l’expression la plus élevée du bonheur rempli de reconnaissance d’une âme exercée et expérimentée dans la communion avec son Seigneur. Oui, nous pouvons nous aussi nous exclamer avec adoration : « Je suis le narcisse de Saron, le lys des vallées ».


2 - [Les rachetés dans le monde comme des lys parmi les épines]

Au verset suivant, Christ répond :


« Comme le lys entre les épines, telle est mon amie entre les filles ».


Cette réponse de l’époux nous montre sans aucun doute à qui cette fleur est comparée : C’est Sa bien- aimée qui, au milieu des pécheurs, est pour Lui comme un lys au milieu des épines. Y a-t-il une plus grande différence que celle entre un lys blanc et parfumé et des épines hérissées ? Les épines sont une image sans équivoque de la malédiction de Dieu en réponse à la désobéissance du premier homme (Gen. 3:17,18). Nous étions tous sous cette malédiction. Mais nous qui croyons en Lui, Christ nous a « rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous » (Gal. 3:13). Et « de même que par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été constitués pécheurs, de même, par l’obéissance d’un seul, beaucoup seront constitués justes » (Rom. 5:19). Oh, grâce adorable qui, de pauvres pécheurs méritant la condamnation et semblables à des buissons d’épines, a fait des lys odorants !

Les lys poussent dans les champs sous le soleil du ciel. Ils boivent la rosée rafraîchissante qui descend d’en haut ; et, pourvus ainsi de tout, ils remplissent leur environnement d’un doux parfum. Qu’en est-il de toi et de moi ? Sommes-nous, là où le Seigneur nous a placés, un parfum de Sa grâce ?

Comme nous venons de le rappeler, ce sont les enfants de ce monde que l’Époux céleste désignent comme étant des « épines ». Le fait qu’ici-bas dans le monde, elles entourent l’épouse, conduit à des circonstances que les rachetés ressentent aussi, dans un sens plus large, comme étant des « épines ».

Tu diras peut-être : ce sont les circonstances dans lesquelles je dois vivre qui m’oppressent tant et m’empêchent d’être un parfum pour le Seigneur. Or c’est précisément ce que nous trouvons ici : « un lys au milieu des épines ». Christ laisse Ses lys au milieu d’épines acérées. Est-ce l’endroit approprié, l’environnement adéquat pour une fleur aussi délicate ? Certainement ! Il voudrait que nous répandions Son parfum, que nous proclamions Ses vertus, précisément au milieu des circonstances dans lesquelles Il nous a placés. C’est dans ce but qu’Il nous a appelés « des ténèbres à Sa merveilleuse lumière » (1 Pierre 2:9). Mais le moment bienheureux est proche, où Il viendra cueillir Ses lys des vallées, les retirant de ce monde, cette scène de péché où ils sont entourés d’épines.

Levons donc la tête vers Lui — Lui qui nous a rachetés, à Qui nous appartenons désormais et qui « paît parmi les lys » (CdC. 2:16) ! Rappelons-nous qu’Il regarde Son lys d’en haut pour se rafraichir et se réjouir de sa beauté délicate qui est en contraste criant avec les épines qui l’entourent ! C’est maintenant notre privilège, « au milieu des épines », de L’honorer en étant un parfum et une recommandation pour Son nom.

Mais nous ne pouvons pas le faire par nous-mêmes. Pour cela, il est nécessaire de demeurer en Christ et de Le contempler, Lui, non pas les épines. Il peut alors, au milieu des circonstances difficiles, nous donner la tranquillité d’esprit. Un serviteur du Seigneur qui a fait ses preuves a dit un jour : « Une preuve forte de ma persévérance en Christ est la tranquillité. J’ai ma part ailleurs, et je continue à poursuivre. — Quoi qu’il arrive, nous apportons la sérénité d’esprit dans toutes les circonstances, pourvu que nous demeurions en Lui. Ce n’est pas seulement pour elle-même que l’âme est heureuse en Dieu, mais elle sera aussi l’expression du caractère de cette place vers l’extérieur ».


3 - [Ne pas se laisser envahir par les épines]

Veillons aussi à ne pas être envahis par les épines : le Seigneur les utilise en Matthieu 13 comme une image des soucis de cette vie et de la tromperie des richesses ; veillons à ce que les effets de la grâce de Dieu ne soient pas étouffés en nous par une préoccupation aigue des choses de ce siècle et par la recherche de la réputation, de l’honneur, de la richesse et de l’avancement dans ce monde ; « car c’est toutes ces choses que les nations recherchent » (Matt. 6:32).

On dit qu’au printemps, la « plaine de Saron » — une bande côtière qui s’étend au sud du Carmel jusqu’à Joppé — est couverte de millions de fleurs. Mais peu de temps après, l’herbe et les buissons épineux poussent si haut que seul le magnifique lys blanc émerge. Oh, puissions-nous ressembler davantage à ce « lys au milieu des épines », afin que notre témoignage du Christ ne soit pas entravé ou même étouffé par les influences de ce monde qui nous entourent constamment !

Souvenons-nous toujours que notre appel et notre position en Christ sont tout à fait célestes et que « Salomon lui-même, dans toute sa gloire (terrestre), n’était pas vêtu comme l’un de ces » lys des champs (Matt. 6:29) ! Quel vêtement, quelle part bienheureuse nous possédons déjà aujourd’hui par la grâce de Dieu !

Bientôt viendra aussi ce jour glorieux et bienheureux où « Il sera glorifié dans Ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1:10) — ce jour où il sera donné à l’épouse de l’Agneau d’être revêtue de fin lin, éclatant et pur ; car le fin lin, ce sont les justices des saints » (Apoc. 19:8). Alors, pour la louange éternelle de Dieu et de l’Agneau, on verra en nous ce que nous avons été pour Lui ici-bas, par Sa grâce, pendant le temps de Son mépris et de Son rejet — comme un « lys au milieu des épines ».